Fondation mémoires pour l’Avenir a été sollicitée par l’Institut Afrique Monde au sujet d’un travail de recherche portant sur la contribution positive du dialogue interreligieux à la culture de la paix dans trois pays, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte. Cette synthèse a été présentée lors de la Conférence Internationale pour la Paix, organisée à l’UNESCO les 7-8 et 9 octobre 2019 à Paris.

A cette occasion la Fondation Mémoires pour l’Avenir a présenté ses projets et en particuliers ses actions menées depuis 2015 sur le projet « Réinventer Toumliline ».

La FMA a répondu à deux questions posées à l’ensemble des acteurs de terrain interrogés.

1- C’est quoi le dialogue pour vous?

Le dialogue, et en particuliers le dialogue inter-religieux au Maroc est fondé sur l’accueil de la foi de l’Autre. Le dialogue est une rencontre qui permet, au-delà de la connaissance de l’Autre, de se découvrir soi-même. La pratique marocaine du dialogue inter-religieux, son approche spirituelle et ouverte permet aux non-Musulmans un accès renouvelé à leur propre foi. Notre tradition ancienne d’ouverture et de dialogue accueille l’autre et lui permet de mieux prendre conscience de lui-même. Le respect mutuel de chacun, indispensable au vrai dialogue, permet, dans l’interaction avec l’Autre, de renforcer et de redécouvrir en permanence ses propres valeurs et la profondeur de sa propre identité. Dialoguer avec l’autre est donc d’abord un acte de redécouverte de soi.

2-Qu’est-ce qu’il faudrait faire pour faire avancer le dialogue interreligieux et quels sont les défis à surmonter?

La pratique du dialogue est un apprentissage qui nécessite un savoir-faire. C’est ce savoir-faire qui est désormais en danger. Il est fragilisé par les nouvelles technologies qui encouragent un rapport obsessionnel à soi, ainsi que par la montée d’idéologies radicales qui théorisent le rejet de l’Autre et de sa différence. Le double mouvement simultané d’ouverture et d’introspection que présuppose le dialogue, en tant qu’éducation autant que pratique sociale, doit être davantage consolidé pour continuer de montrer et de démontrer que s’ouvrir à l’Autre n’est pas un danger pour sa propre intégrité mais un moyen de mieux se connaitre autant que de s’enrichir par les apports de l’Autre et ses connaissances. C’est l’objet des débats que la Fondation Mémoires pour l’Avenir va tenir en décembre prochain avec des associations de jeunes marocaines et marocains.

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